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un bout de réflexion

nos sentiments et reflexions au jour le jour
entre "enfer" et "morale", une voie subtile
--> The New York Times, Lundi 17 Mai

  En 1971, des chercheurs de l'université de Stanford ont créé une "prison simulée" dans le sous-sol du bâtiment psychologique du campus. Ils ont désigné au hasard 24 étudiants pour devenir gardiens ou détenus pendant deux semaines.

  Au fur et à mesure, les 'gardiens' sont devenus arrogants et sadiques, au point de mettre des sacs sur la tête des prisonniers, de les forcer à se mettre nus ou de les pousser à faire des actes sexuels. L'expérience de Stanford montre à quel point des gens ordinaires, dans certaines circonstances, peuvent faire des choses horribles - y compris le maltraitement des prisonniers d'Abu Ghreib en Irak. 

  Le Dr Philip G. Zimpardo, un leader de l'étude de la prison de Stanford, a déclaré qu'alors que le monde entier était choqué par les images d'Irak "je n'étais pas surpris que cela arrive, j'ai des photos exactement identiques de prisonniers avec des sacs sur la tête’’ de 1971, dit-il.

  "Jusqu'au point, dit-il, où les gardiens de la fausse prison ont ordonné à leurs prisonniers de se déshabiller pour faire l'éternelle blague sur leur sexe pour les humilier".
  Le professeur Zimbardo a arrêté l'expérience le lendemain, plus d'une semaine plus tôt que prévu.

  Les prisons, où la balance du pouvoir est si inégale, ont tendance à être des lieus de brutalité et d'abus si un grand effort n'est pas fait pour contrôler les impulsions violentes des gardiens, dit-il.

  A Standford comme en Irak, a-t-il ajouté : "ce n'est pas qu'on mette de mauvaises pommes dans un bon tonneau. On met de bonnes pommes dans un mauvais tonneau. Le tonneau corrompt tout ce qui le touche."

  D'autres études, faites par le Dr Standy Milgram puis par un professeur de psychologie à l'université Yale, offrent d'autres exemples. Dans une série d'expériences, les "testés" ont été informés qu'ils prenaient part à une étude sur l'apprentissage par l'intermédiaire de la punition.

  Ils ont été poussés par un chercheur en blouse blanche à administrer des chocs électriques à un autre participant, "l'étudiant".

Chaque fois que l'étudiant donnait une réponse incorrecte à une question, le "testé" était incités à lui délivrer un choc.

  Les chocs étaient faibles au départ, mais sur l'insistance du chercheur ils augmentaient progressivement, la machine indiquant l'intensité  - jusqu'à plus de 450 V.

  Bien sûr la "machine à choc" était truquée, et les victimes étaient des acteurs, gémissant et suppliant. Mais pour ceux qui faisaient le test, l'expérience était bien réelle. Un pourcentage renversant de 65% des testés ont poussés les commandes pour administrer tous les chocs électriques jusqu'au bouton fatal, marqué "XXX".

  Le Dr Charles B. Strozier, directeur du centre sur le terrorisme et la sécurité publique à l'école de justice criminelle John Jay de New York, a dit que les gardiens de prison en Irak avait dû avoir le sentiment que la guerre et la menace du terrorisme leur donnait le droit de déshumaniser les prisonniers.

  "il y a eu un bouleversement sérieux dans l'attitude du pays face au terrorisme après le 11/9" dit le Dr Strozier. "Dans l'esprit de nombreux américains, désormais la torture est acceptable, si elle peut permettre d'obtenir des informations qui vont nous sauver du terrorisme."

  Craig H. Haney, un professeur de psychologie à l'université de Californie Santa Cruz, qui était un des principaux chercheurs de l'expérience de Stanford, dit que les abus dans les prisons peuvent être empêchés par un entraînement et une discipline régulière, même sans surveillance extérieure.
  Sans le regard de l'extérieur, dit le Pr Haney, "ce qui est considéré comme un traitement approprié peut dériver avec le temps", donc "ils ne réalisent pas à quel point ils agissent mal".

  Les expériences comme celle de Stanford ou de Yale ne se font plus, en partie parce que les chercheurs ont décrété qu'elles entraînaient tellement de déception et de tels niveau de stress qu'elles étaient immorales.



Si cet article n'excuse en rien tous les actes de torture, il fait quand même réfléchir... Je me sens incapable de m'imaginer ou d'imaginer quiconque de mon entourage torturer quelqu'un. Et pourtant... L'hypothese parrait plutôt réaliste. Et si ça ne doit en RIEN excuser les actes de tortures en Irak (en sachant que cet article est écrit dans un des journaux les plus pro-Bush des Etats-Unis, il faut bien se poser la question), ça mérite reflexion. En final, qui devrait être tenu responsable des tortures? Peut-être le soldat, le général, les Etats-Unis, la guerre et l'être humain.
En tout cas ça me fait un bon exercice d'anglais (désolée si le style est assez moyen... Les répétitions sonnent beaucoup plus en français qu'en anglais)

Ecrit par Indrea, le Dimanche 23 Mai 2004, 16:42 dans la rubrique Indrea.

Commentaires :

Volsung
Volsung
24-05-04 à 20:17

les somnolences d'un blaireau....

En 1971, des chercheurs de l'université de Stanford ont créé une "prison simulée" dans le sous-sol du bâtiment psychologique du campus. Ils ont désigné au hasard 24 étudiants pour devenir gardiens ou détenus pendant deux semaines.


Les étudiants qui avaient participés à cette expérience ont sûrement du donner leur accord pour y participer, même si ils avaient été désignés "au hasard"...Le fait qu'ils acceptent une telle expérience montre certainement une certaine prédisposition à ce genre de comportement.

Et sais tu si ces étudiants ont commencé tous seuls à se comporter de la sorte, ou y avait il d'autres gardiens qui ont commencé à "montrer l'exemple"?

 
Indrea
Indrea
24-05-04 à 21:54

Re: les somnolences d'un blaireau....

A ce que j'ai compris, ce sont des étudiants de l'université, donc pas forcement des volontaires au départ... En fait je n'en sais pas plus que ce que j'ai traduit... (et j'ai tout traduit). Il faut s'adresser au New York Times ;)

Je pense qu'ils ont quand même essayé de faire ça avec objectivité, même si ça n'est pas très clair dans l'article... Il devrait y avoir moyen de faire des recherches là-dessus.

Pas très constructif comme réponse, j'en conviens.


 


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