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un bout de réflexion

nos sentiments et reflexions au jour le jour
L'avion transit
--> so long
Je suis dans un avion, quelque part au dessus de l'Afrique. Il fait noir, et tout le monde dort. Il est 1h, ou 3h du matin, ça dépent quelle réference on prend (il me semble totalement insensé que le temps ait une importance aussi capitale dans nos vies, alors que c'est quelque chose de si évidemment instable et subjectif... Je parcoure 8h dans l'espace en 10h de vol. En réalité, il est même possible de parcourir des milliers de kilomètres en 0 minutes. Et puis n'allez pas me dire que ces trois semaines de vacances étaient tout aussi longues que trois semaines à Paris : pour les avoir vécu, je peux vous affirmer que c'est faux. Pourtant, chaque heure de ces vacances semblait passer plus vite que les heures normales. Le temps me semble être comme un nimporte quoi individuel qui s'applique collectivement.)

Je n'arrive pas à dormir. Et je m'en fous, car dans un avion, les choses n'ont ni causes ni conséquences palpables. Je rêvasse, traînasse, et puis il me vient des idées inhabituelles assez bizarres, et j'ai une envie irrésistible de les écrire, pour voir ce que ça donne. Ce n'est pas la première fois que l'avion me donne cet effet là - c'est un no-man's-land, non pas dans l'espace mais dans le temps. On vient de quitter le passé, et dans la confusion du départ et le choc de l'arrachage brutal à un lieu, il est assez difficile de le percevoir nettement. Le futur est plus imprévisible que jamais : on va ou on retourne quelque part de suffisement loin pour que sa perspective soie floue. Le présent, c'est l'avion, où il n'y a rien de mieux à faire que de ne justement rien faire du tout. Ca donne une impression globale de douce confusion, le passé et le futur parraissent loin.

Je me sens assez vide, en final. Pas dans le sens péjoratif du terme. Simplement,je n'ai pas de sentiments à plein temps ou d'impressions à plein coeur. J'ai réalisé récemment à quel point ma mémoire était faible. Non pas ma mémoire factuelle, historique : je me souviens des évenements, des faits, des paroles, etc. Mais les ambiances sont comme des trous noirs. Les impressions, les feelings, comme on dit si bien en anglais.

J'ai eu une vraie révélation, l'autre nuit : "j'avais completement oublié que j'étais partie en Irlande!!". Bien sûr ça n'est pas à prendre au sens premier du terme. Il m'arrive de temps en temps de repenser à des évenements qui se sont passés là-bas, ou d'expliquer mon bilinguisme par ce voyage, ou d'en parle tout simplement. Mais les causes, conséquences et feelings, je les avais oublié, je ne sais pas depuis quand. Evidemment, le fait que je sois partie de chez moi une année entière change tout vis à vis de cet enfermement infernal que sont ces vacances familiales paradisiaques. J'ai d'autant plus de mal à le supporter que j'avais su m'en détacher auparavant. Cette situation est une véritable régression pour moi.
Et quel effet ça faisait, d'être loin de sa famille? Bizarrement, ça allait très bien. Il y avait des choses très dures à vivre pour moi en Irlande, que je n'ai pas forcément reconnues, mais autant que je peux me souvenir, la séparation avec la famille est très bien passée. Je leur parlais au téléphone et c'était une relation tout à fait souhaitable à avoir avec le cercle familial.

J'ai aussi du mal à comprendre quelle était cette urgence angoissante que je ressentais au début de ces vacances, cette urgence de rentrer. Certes j'ai toujours très envie de rentrer, mais l'angoisse, comment ai-je pu la ressentir? Je n'arrive pas non plus à me souvenir parfaitement de ce que cela fait d'être assise chez mon pote Paco, entrain de fumer et de bavarder, ou d'être dans les bras de Yannick. Je me souviens de ce qu'on y fait, comment on s'y comporte, mais pas de comment ça se ressent. (un peu confus ce que je raconte, je l'admets...)

Fumer est un phénomème particulièrement bizarre. Physiquement, ça ne me manque plus du tout. Mais dès que je me remets à imaginer mon retour à la liberté et à ma vie parisienne, je me vois constemment entrain d'allumer une cigarette. Meme dans mes rêves, c'est quelque chose de récurrant. Comme si fumer représentait l'ensemble de cette liberté et de cette vie que j'aime tant. Pourtant je n'ai aucune envie de fumer, l'idée me parrait en effet particulièrement bizarre, et je ne me souviens ABSOLUMENT pas de ce que ça fait de fumer. J'ai l'impression que je ne sais plus comment on fait. Mais je sais que je me remettrai directement à fumer en rentrant.

Dans un sens, médical, pratique, le sens qu'on appelle bon sens et qui est celui que l'on acquiert qu'en écoutant avidement les conseils et les directives, ça n'est pas bien. Je ne devrais pas fumer et je sais qu'un jour, ce bon sens me ferra arrêter, et dans ce sens, ca sera bien.
D'un autre côté (car il s'agit plus de côté que de sens), pouvoir emmerder toutes ces directives me plaît. Non pas par rebellion, mais simplement par liberté. Liberté de choisir de fumer, ou non, de croire aux conseils, ou non. Et au moins, quant à fumer, apprécier, ne pas se prendre la tête avec toutes ces idées reçues qui sont d'ailleurs sans aucun doute très sensées. On pense toujours que les ados veulent fumer pour se rebeller, mais moi je pense que si il faut nous donner une raison, alors c'est plutôt pour se libérer.

L'avion est quelque chose de très bruyant en soi et de pourtant particulièrement paisible. Je ressens le sommeil autour de moi. L'avion dort. Et moi je divague, avec l'avion qui dort.
Ecrit par Indrea, le Lundi 14 Août 2006, 15:51 dans la rubrique Indrea.

Commentaires :

MooMooKa
MooMooKa
15-08-06 à 16:33

:)
cool article!
(j'adore prendre l'avion. surtout que c'est pour rentrer en Chine. Surtout que j'suis toute seule. Surtout que c'est long. Supra crevant. Ennuyant. Bruyant. Mal à la têtant. etc. Mais j'aime prendre l'avion. Celui qui me ramène à Pékin, l'autre qui suit qui me ramène chez mes Grands-parents... :)   )

 
Laagan
Laagan
29-08-06 à 18:33

 

 
Laagan
Laagan
29-08-06 à 19:03

Re:


[peuh toujours aussi naze au démarrage... "ne pas appuyer sur "entrée" AVANT d'avoir écrit" 8-)]
Moi aussi j'aime l'avion et je déteste à la fois. A la base j'aime beaucoup les regarder passer parce que ça me rappelle les vacances; ça permet de s'évader le temps qu'il sorte de mon champ de vision. Mais quand je suis dedans, c'est magique quand je regarde dehors mais à l'intérieur ça n'a rien d'exceptionnel. Ce que je préfère c'est avancer dans le temps, quand je reviens du Canada. En l'espace de quelques heures j'assiste au coucher du soleil sur la mer de nuage puis au lever puis l'arrivée sur Paris. J'essaie de dormir mais j'y arrive pas... c'est trop .... bizarre... trop de gens qui circulent dans les allées, des enfant qui pleurent, le voisin qui feuillète son journal puis une certaine pudeur "je veux pas qu'on me voit dormir". Je suppose que l'avion ça me fait un peu peur aussi à cause des actualités, et puis c'est pas le transport du futur... ca gaspille et ça pollue trop

 


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