un bout de réflexion

J'ai un peu de mal à me motiver pour écrire... Trop de choses indéfinissables qui s'entre-mèlent, je suis dans le flou.

Après avoir rompu avec Yannick, bien qu'un peu troublée, j'ai passé une semaine géniale. J'étais de bonne humeur. J'ai été très active, comme rarement auparavant : j'ai fais des tonnes de choses, et j'ai vraiment aprecié le début de mes vacances. Je gardais un souvenir ému de Yannick, mais aucun désespoir. Si je regardais avec envie les moments passés, ils ne me manquaient pas : une nouvelle phase était venue.
 
Mardi, j'allais chez lui pour récupérer quelques affaires. Je n'étais pas anxieuse en y allant. D'ailleurs tout s'est passé exactement comme je l'avais prévu : on a discuté de tout et de rien, avec un ton léger. Je me suis sentie légèrement agacée de ma fausse indifférence, de ma fierté qui voulait lui montrer que je n'avais pas besoin de lui. Je suis allée jusqu'à me reprocher d'essayer de le titiller sur les points de mon caractère qu'il aimait : ma fantaisie, mon énergie peut-être, mon indépendance. J'étais la femme fière, épanouie et intouchable, mais n'était-ce pas une image que je voulais lui faire parvenir? Comme je l'avais prévu aussi, quand j'allais partir, il a tenté de m'embrasser, il m'a dit mourrir d'envie de faire l'amour une dernière fois avec moi. De façon calculée encore, à contre-coeur, je l'ai repoussé, je lui ai expliqué que j'avais tourné la page, et que je m'en portais bien, qu'il ne me semblait pas sain ni légitime de faire ça. Je suis allée aux toilettes, et j'ai laissé mon porte-feuille sur le lavabo. Plus ou moins consciemment, en fait c'est assez bizarre, mais je ne me souviens pas si j'ai fait exprès ou non.

Bien-sûr il a fini par s'en rendre compte, m'envoyer des textos pour me demander ce que cela signifiait : il refusait de croire que cet oubli était un pur hasard, alors je l'en ai persuadé. J'ai été d'une cruauté tout à fait nouvelle à son égars. J'ai tout fait pour le coincer, le blesser presque, lui faire comprendre que je ne voulais plus de lui, et que "si tu voulais juste un plan cul, il fallait le préciser dès le début, maintenant c'est trop tard". Il m'a appelé, il m'a dit des choses que je n'oublirais pas. "Tout à l'heure, tu étais là, debout devant moi, et... J'sais pas... tu comprends, j'avais qu'une envie, c'était de te serrer dans mes bras". "Juste une dernière fois, après on arrête pour de bon... J'aimerais juste finir notre relation en beauté ma puce" "En fait, je crois que je t'aime toujours, d'une certaine manière...".  Là il va falloir préciser que ces mots m'ont fait un choc particulier, comme il ne m'avait jamais dit qu'il m'aimait à la base (tant mieux d'ailleurs, je ne l'attendais pas). Moi, je ne répondais rien, mais je le poussais à continuer tout en faisant comme si j'étais indifférente. Quelle salope je fais parfois, je suis allée jusqu'à lui dire avec un ton ironique "c'est presque mignon ce que tu me racontes...", alors qu'en vérité j'étais entrain de fondre. La vérité, c'est que je suis persuadée que ma grande faute depuis que je suis avec lui est de ne pas assez m'être fait assez désirer, même peut-être de l'avoir étouffé de mon attachement pour lui. Alors je me ratrappe...

En bref, je suis repassée chez lui le soir, vers 22h, officiellement pour chercher mon porte-feuille en coup de vent. Sauf que malheureusement il n'était pas dupe, et a tout de suite compris que son combat ne serait pas long. Il m'avait préparé un petit repas... Dans l'étroitesse de son couloir, alors que j'étais hésitante, hésitante je ne sais plus pour quoi d'ailleurs, il m'a pris par la taille, il m'a serré contre lui, a rapproché ses lèves, et non je n'ai pas resisté, à quoi bon? Bien sûr c'était facile tant que j'étais loin de lui, de me dire que je n'en avais même pas envie, que je n'étais pas amoureuse, qu'il ne me manquait pas. Mais en face de lui?

C'est une des meilleures nuits que nous n'avons jamais passé ensemble. Il n'y a qu'un adjectif qui convient, c'est "passionné". Yannick, après m'avoir convaincu qu'il fallait qu'on se sépare pour de bon, me faisait l'amour de manière passionnée. Il était incroyablement doux avec moi. Lorsque je me suis réveillée, dans ses bras, il me carressait les cheveux.

Mais est-ce que vous ne comprenez pas qu'il y a quelque chose qui cloche? J'ai envie de hurler. Est-ce que tout cela vous parrait logique, normal? C'était la dernière fois qu'on se voyait. Mais pourquoi, POURQUOI? A-t-il réellement envie de ne plus me voir? Au fond de lui? Et moi-même qui vivait si bien sans lui, je n'arrive plus à me le sortir de la tête. Hier d'ailleurs, pour la première fois de ma vie, j'ai dépassé mes limites niveau alcool, en buvant plutôt moins que d'autres fois. (Non pas qque j'aie couché avec le monde entier, que j'aie gerbé partout, ou que je me sois foutue à poil, mais pour la première fois, je ne me suis pas sentie entièrement responsable de ce que je faisais. Je pensais que je n'étais pas moralement capable de faire ça, l'experience est intéressante). Je me souviens que j'ai passé bien du temps à penser, ou parler de Yannick. 
Lorsqu'on a cassé, tout était logique dans ma tête, maintenant le tout me parrait cahotique. Je ne délire pas, ce mec a encore des sentiments pour moi, ce n'était pas que du désire purement sexuel qui le rendait si passionné, ému presque! J'ai une impression de gachis : on pourrait vivre encore bien des choses ensemble.

Mais d'un côté, il a entièrement raison. Il ne pouvait rien arriver de plus beau à une relation que de finir comme ça, et à continuer, on obtiendrait sans-doute rien de mieux.

...

(ps : pour finir ma réputation de salope par rapport à cet article, un détail : je lui ai fait un suçon de malade, je ne pensais pas être capable de produire un tel phénomène. En plein été, alors qu'il passe des entretiens d'embauches tous les jours... Et le pire, c'est que je l'ai fait en toute conscience, et qu'encore maintenant j'en suis assez contente.)