Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

un bout de réflexion

nos sentiments et reflexions au jour le jour
tous les jours
--> tous les jours en Irlande

7h20, réveil : mon bon vieux Nokia,  avec sa sonnerie typique : un bip, un vibrement, deux bips, deux vibrements, trois bips, etc. Tout l'art constituait à être réveillée par le premier bip, à attraper le réveil pendant qu'il faisait son premier vibrement, et à l'arrêter avant que les insupportables "deux bips" retentissent. (je suis quelqu'un qui a un sommeil extremement léger).
Trainer pendant encore 7 minutes, le temps accordé par Nokia pour le "snooze". Me dire, pendant les 7 minutes "come on, get up... get up darling...You can make it, i swear... Go on, i know you're tired but you really gata get up hon' ". Je me dis encore ça tous les matins d'ailleurs, et toujours en anglais. Et je suis très gentille avec moi-même le matin, je m'appelle "ma chérie", je suis compréhensive avec moi-même et j'essaye de me motiver pour me lever...
Sensation? Fatiguée, envie de dormir, flemme généralisée, et quand je me lève, c'est en me disant les mauvais matins "vivement ce soir que je me recouche",et les autres "allez, une fois que je serai bien réveillée ça ira mieux".

Une fois que je suis levée, c'est parti. Course pour mettre mon uniforme : les collants, c'est toujours un problème le matin, puis un joli noeud de cravatte... Je suis passée par différentes techniques et différentes modes de "tie knot" : tout petits et sérrés au départ, énormes et assez laches ensuite, et enfin petits et très bas de manière à ce qu'on ne les voit pas (ça, c'était la décadence, quand j'étais assez intégrée pour me rebelliser : si notre none me croisait dans les couloirs, elle me dirait avec un air amusé "look at the state of yourself missy, have you seen how down this tie is?? Will you please make that knot again for me???", je resserrai le noeud avec un air faussement coupable, et c'était tout. Elle m'aimait beaucoup, Sister Colette, j'avais de la chance : d'autres se seraient pris une saucée plus amère...).
Puis je me maquillais, vite fait. Très vite fait parce que de toute façon on avait pas trop le droit de se maquiller, et que dans une école de fille, avec un uniforme... L'apparence importe peu.

A 7h50 maximum, je descendais. Cuisine, premier réflexe, mettre la bouilloire en route, en disant "good morning" à Marian (ma mère d'accueil), mettre les toasts dans le toaster, et allumer la télé si elle ne l'était pas déjà, pour regarder le début des infos. Avec Marian, la plupart du temps, on échangeait quelques mots. Je ne suis pas quelqu'un avec qui on peut facilement communiquer le matin, et généralement je n'aime pas voir de gens quand je viens de me réveiller. D'ailleurs, certains matins Marian me gonflait énormément, simplement parce que je n'avais pas envie de faire l'effort d'avoir une conversation civilisée. La plupart du temps, j'aimais bien ce moment de la journée où on se retrouvait toutes les deux et où je pouvais parler si j'en avais envie (les jours avec, et les jours sans... C'est moi le matin).
Les news ne racontaient jamais rien d'intéressant. Rarement en tout cas.

Je prenais ma boîte de déjeuner, je mettais quelques trucs dedans, et je remontais. Mettre la boîte dans mon sac (généralement déjà trop plein, heureusement qu'on avait des casiers), enfiler mes chaussures, noires, toujours les mêmes, vérifier si je n'ai rien oublié. Mettre un peu de parfums, et lorsqu'il est 8h20, sortir de la maison en évitant de croiser qui que ce soit, parce que les gens me gonflent très facilement à cette heure là de la journée. Au pire, devoir sortir un "hi, im off to school, see you tonight!" en essayant d'y mettre de l'enthousiasme.

J'ai toujours apprécié le moment exact où je sortais mon nez dehors. L'air frais de la campagne irlandaise (j'habitais dans une ville, mais l'air était celui de la campagne). Toujours un petit peu de vent, et en face de moi, une grande étendue d'herbe verte... tellement verte. De temps en temps, avoir la très mauvaise surprise de sentir une odeur très forte de fumier.

Prendre une bonne bouffée d'air et retrouver mes voisines. Que je n'aimais pas tellement, non pas parce qu'elles n'étaient pas sympas, mais parce que j'ai toujours été plus ou moins forcée de leur tenir la conversation (encore une fois, je ne suis pas sociable à cette heure là de la journée) et parce que leur hypocrisie m'épuisait. En fait je les détestai vraiment au début, mais à la fin de l'année je me suis dit qu'elles allaient beaucoup me manquer. C'est bizarre comme les choses évoluent.

Mon bus, c'est pareil. Je ne l'aimais pas, à priori. Les gens y étaient très fatiguants, mais j'essayais de m'y faire des amis quand même. Le soir surtout, il y avait des momes insupportables et bruyants. Jusqu'à que j'y trouve ma place, dans un coin, toujours la même, où je puisse dormir si je voulais, ou parler avec les autres si j'étais d'humeur, et que je trouve des gens qui ne me prennaient pas simplement pour une française bizarre attérie dans leur bus. Regarder par la fenêtre, faire de tour de la ville pour récolter des écoliers par ci par là... Tellement agréable. Souvent, je voulais que le trajet dure des heures. Quand il pleuvait par exemple, regarder Drogheda sous la pluie, toutes ces maisons colorées, les pubs, les grandes étandues d'herbes partout...

On arrivait à Greenhills juste après avoir déposer les garçons dans leur école. On descendait, on marchait jusqu'à la classe : dans le coin au fond à gauche, il y avait toujours mon groupe de potes, entrain de finir leur devoirs, de parler, de s'agiter. "Hi everyone!!!". Et voilà, la journée est commencée. Et chaque jour est unique.



Le matin, chez moi, a toujours été quelque chose d'extremement mécanique. C'est traumatisant de se rendre compte à quel point j'ai besoin d'une routine, quelque chose de minutieux, de précis, qui est pareil, exactement pareil, tous les jours de cours. J'ai vécu cette routine tous les matins en irlande, c'est une partie très inintéressante de ma vie là-bas mais pourtant c'est celle qui me replonge le mieux dans l'ambiance du lieu.

Je ne sais pas si ça me manque. Les gens, oui, le lieu, oui, mais la routine... Elle provoque le même genre de sentiments que les "vieux souvenirs", ce n'est pas vraiment de la nostalgie, c'est simplement du souvenir.
Quand même, j'aimais bien.

Ecrit par Indrea, le Dimanche 19 Février 2006, 21:43 dans la rubrique Indrea.

Commentaires :

hed
hed
24-02-06 à 20:47

J'aime enormement ce post, je sais pas trop pourquoi...ca fait très....comment dire? très film, ouais^^

 
DE
DE
25-02-06 à 03:53

Re:

En fait moi je trouve que ça fait très flash-back....

Je t'ai dit Alice... Ne regarde pas en arrière : seul le rpésent et un peu l'avenir comptent...
(oulah, j'ai mis trois heures à écrire ça... je crois que je vais aller me coucher...).


 
Indrea
Indrea
25-02-06 à 16:58

Re: Re:

loool

Hed => merci, c'est sensé être super chiant à lire mais merci j'apprécie ;)

Ewen => en écrivant cet article, je me suis dit "tiens, Ewen va me dire qu'il ne faut pas regarder en arrière... Qu'est-ce que je vais lui répondre?". Eh bah... C'est clair que c'est du flash back, je dirais même que c'est du maxi-souvenir-de-grand-mere-nostlagique, mais en final, j'aime bien... J'aime bien me rappeller. Peut-être que ça n'est pas constructif, en fait je m'en fous, quoi qu'il arrive je sais que je vais ressasser mes souvenirs dans ma tête (malgré moi je dirais presque), pourquoi lutter contre... Quelque chose d'autre que je fais, je regarde tout le temps vers l'avenir, je me fais des plans, j'imagine, je rêve. Je ne me dis pas "tiens ça serait bien de faire ça", mais je le fais automatiquement : je pense, tout simplement. J'analyse, même. J'ai envie de te dire que "c'est comme ça".
Par contre, je ne suis pas quelqu'un qui regrette le temps passé, qui fait des blocages sur le passé, qui est obsédé par ses souvenirs, ni quelqu'un qui va devoir tout prévoir (au contraire, j'aime mieux décider sur le tas). Ni quelqu'un, d'ailleurs, à qui les souvenirs vont provoquer des "émotions fortes".
Pourquoi est-ce que tu n'aimes pas te rappeller ce que tu as vécu pour arriver jusqu'à là où tu es? Voir l'évolution, te dire que la personne que tu es est formée d'une multitude de choses qui te sont arrivées... Accepter que celui que tu étais est aussi celui que tu es, et sera le même dans l'avenir... (wow quelle phrase... foireuse)

Ceci dit je suis d'accord avec l'idée de fond : regarder en arrière n'est pas constructif. Mais je ne pense pas que ça soit nocif non plus.

(moi au contraire j'ai pris 2 minutes à écrire ça je m'impressionne de volubilité)

 
DE
DE
26-02-06 à 22:14

Re: Re: Re:

J'aurais pu répondre hier en retrant de mon concert de KEPON mais, en fait j'étais tellement claqué que j'aurais écrit que de la merde...

Donc je répond maintenant : certes je te dis de ne pas regarder en arrière mais dans le sens où on se plaint que c'était le bon temps... Moi aussi ça m'arrive tout le temps de reparler d'expériences passées avec mes potes, et on se marre à repenser à nos conneries mais on pleure pas en se disant (je ne dis pas que c'est ton cas) merde, je voudrais revenir à ce temps-là...
Justement, j'accepte parfaitement mon vécu parce que c'est ce qui m'a fait aujourd'hui, je sais très bien que si j'avais pas vécu ce que j'ai vécu, je ne serai pas le même et, de façon générale, j'aime assez qui je suis et je n'aimerai pas redevenir celui que j'étais à une autre époque...
Ce qui n'est pas constructif, comme tu le dis, c'est de regarder en arrière, de regretter (je l'ai déjà dit trois fois, mais c'est de l'insistance pour mieux expliquer), de baser son futur sur son passé, 'est inutile... Le passé, en plus, c'est les années 80 (que tu as connu encore moins que moi) et le mauvais goût... alors...


 


Version  XML  - Cette page est peut-être encore valide XHTML1.1 et CSS sans tableaux.