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Mes soeurs et moi
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Chez moi, ce qui est assez particulier, c’est qu’on est 3 filles avec un an et demi d’écart entre ma grande sœur et moi, et aussi un an et demi entre moi et ma petite sœur. Trois filles très proches niveau âge, donc. On s’est toujours plutôt bien entendues. Même si j'ai toujours profité des avantages d'avoir des soeurs de mon âge, je l'ai souvent considéré comme un obstacle, d’une certaine manière.
Je m’explique : au Cap Vert, si jamais j’avais envie de parler à quelqu’un, je savais que mes deux sœurs viendraient immédiatement en renfort. Les gens disent toujours « les trois filles », et nous confondent : du coup, je me sens emprisonnée dans les conneries que disent mes sœurs, dans toutes les actions que je n’approuve pas. J’arrive de mieux en mieux à me débrouiller pour que les gens nous différencie, mais d’une manière générale, je préfère qu’elles ne soient pas dans le coin quand j’essaye de m’intégrer quelque part : et j'ai remarqué qu'effectivement, quand elles ne sont pas là, il m'est beaucoup plus facile d'aller vers les gens - et de me faire accepter.
C’est assez horrible ce que je dis, quand on y réfléchit. Mais j’ai toujours été comme ça, et c’est maintenant que je le comprends que je peux améliorer les choses. Même en Irlande, je n’ai jamais aimé quand il y avait les autres étudiantes échanges (que j’aimais beaucoup, pourtant) dans mon groupe : ça m’enlève la légitimité, et ça me donne l’impression que les gens font tout le temps des généralités sur « nous ». D’une manière générale, je déteste que les gens fasse de moi un « nous » avec quelqu’un d’autre, sans que je l’ai accepté au préalable. Et puis concrètement, quand on essaye de s'intégrer quelque part, c'est plus facile d'être tout seul. Egoïste, certes. Mais imaginez-vous aller draguer avec un(e) copin(e) boulet. Même si la circonstance est différente, c'est l'impression que ça me donne.
Je m’explique : au Cap Vert, si jamais j’avais envie de parler à quelqu’un, je savais que mes deux sœurs viendraient immédiatement en renfort. Les gens disent toujours « les trois filles », et nous confondent : du coup, je me sens emprisonnée dans les conneries que disent mes sœurs, dans toutes les actions que je n’approuve pas. J’arrive de mieux en mieux à me débrouiller pour que les gens nous différencie, mais d’une manière générale, je préfère qu’elles ne soient pas dans le coin quand j’essaye de m’intégrer quelque part : et j'ai remarqué qu'effectivement, quand elles ne sont pas là, il m'est beaucoup plus facile d'aller vers les gens - et de me faire accepter.
C’est assez horrible ce que je dis, quand on y réfléchit. Mais j’ai toujours été comme ça, et c’est maintenant que je le comprends que je peux améliorer les choses. Même en Irlande, je n’ai jamais aimé quand il y avait les autres étudiantes échanges (que j’aimais beaucoup, pourtant) dans mon groupe : ça m’enlève la légitimité, et ça me donne l’impression que les gens font tout le temps des généralités sur « nous ». D’une manière générale, je déteste que les gens fasse de moi un « nous » avec quelqu’un d’autre, sans que je l’ai accepté au préalable. Et puis concrètement, quand on essaye de s'intégrer quelque part, c'est plus facile d'être tout seul. Egoïste, certes. Mais imaginez-vous aller draguer avec un(e) copin(e) boulet. Même si la circonstance est différente, c'est l'impression que ça me donne.
Après, il m’arrive de très bien m’entendre avec mes sœurs. Enfin, ça n’est pas tout à fait exact : je m’entends très bien avec ma grande sœur. Avant, je l’ai toujours considérée comme une intello, pas drôle, associable elle aussi. Avant, je méprisais toujours un peu mes deux sœurs.
Maintenant, ma grande sœur a changé, et moi aussi : j’ai appris à la re-considérer, et à comprendre que mon mépris était ridicule. Ma sœur a maintenant un grand groupe de copains, tous TRES intellos, tous du genre « complètement fous et trop fiers de l’être » : un type de groupe bien particulier. Ma sœur est toujours aussi à fond dans les cours, mais elle l’assume, c’est sa façon de faire, et en final, ça colle. Je suis différente, mais de toute façon, je n’aurais pas aimé être pareille qu'elle. Et je suis toujours contente quand elle m’intègre pendant une soirée dans son groupe : ils sont un peu bizarres, mais en final, sympathiques et marrants, tous ensemble. Elle est très artistique, et elle fait des tas de trucs : ce que j'essaye de dire, c'est que toutes les deux, on a pris des chemins différents, mais que c'est bien comme ça.
On ne s'engueule jamais, et on a des moments que je pourrais appeler "de complicité". On partage des choses, et on peut discuter de tout, si ça nous prend.
Ma petite soeur, par contre, c'est moins ça. Quand on y réfléchi, je n'ai jamais été proche d'elle, enfin pas depuis que j'ai plus de 10 ans au moins. Parce que j'ai toujours essayé d'aller de l'avant. Traîner avec une grande soeur, ça peut apprendre des choses. Elle avait cet avantage de l'âge par rapport à moi, alors qu'une petite soeur, c'est bien pour jouer, ou pour la "parrainer" (mais ça, c'est pas mon genre). Maintenant que j'ai compris que l'âge changeait peu de choses, je la trouve toujours gamine, et relativement inintéressante. J'imagine que dans 10 ans, la situation se sera peut-être arrangée : pour le moment, je cohabite avec elle, c'est tout.
Elle a une façon de copier le modèle de mes parents qui m'insupporte. Et puis si entre moi et ma grande soeur, la différence de maturité n'est pas choquante, il l'est entre moi et ma petite soeur. Elle fait des chichis, elle pleurniche, elle boude, et elle s'engueule avec mon petit frère. Si elle et moi, on ne s'arrache pas les cheveux à propos de broutilles, c'est simplement parce que je refuse patiemment de répondre à quoi que ce soit de désagréable qui vient de sa bouche. Je fais la même chose avec toute ma famille, d'ailleurs : je la boucle pour éviter les conflits inutiles.
Cette méthode a des avantages. La plupart du temps, ils laissent tomber et passent au sujet suivant, ou bien ils s'énervent sur celui d'à côté. Bien sûr, il y a des fois où ils veulent absolument une réponse, et ils me tannent pour que je dise quelque chose. Dans ce cas, je ne dis "presque rien", d'un ton désagréable mais sans qu'on puisse me répondre quoi que ce soit. Ca m'a évité beaucoup de conflits de broutilles. Typiquement le genre de choses que je ne supportent pas dans ma famille.
Du genre "eh Alice tu pourrais débarrasser hein!!". Ou alors "Alice, t'as encore laissé ton maillot traîner!! Yen a marre" Ou encore "Pourquoi c'est toujours toi qui va devant euh!" Moi, je ne réponds rien, et je ne bouge pas non plus. J'ai un principe : je me débrouille pour considérer et obéir à ce genre de remarques sans qu'ils se sentent victorieux. Je le ferais, mais différemment, ou 5 minutes plus tard. Mais ce qui m'ennuie, c'est que tous dans ma famille (sauf peut-être mon père) sont capables se tirer les cheveux avec quelqu'un d'autre pour des conneries comme ça. C'est lassant, croyez-moi. Moi au moins, quand je suis de mauvaise humeur, je la ferme, je ne fais pas profiter tout le monde.
Mes deux soeurs ont une relation bien bizarre, et très nouvelle. Elles font beaucoup de mimétisme : il parait que c'est typique de la première et la troisième d'une famille. Ca a été beaucoup accentué quand je suis partie en Irlande, parce qu'elles n'étaient plus que deux pendant un an. Elles sont vraiment très "soeurs typiques" : un jour elles s'adorent, le lendemain elles se chiffonnent, voire se détestent.
Ce qui est étrange, c'est que ma grande soeur a vraiment intégré ma petite soeur à son groupe d'amis. (c'est quelque chose que je ne pourrais jamais comprendre : moi, je n'ai jamais aimé que mes soeurs soient là quand je suis avec mes amis). Elle l'invite souvent quand ils organisent quelque chose tous ensemble, et bien qu'elle ait un statut différent, les amis de ma soeur l'ont accepté dans le groupe et l'aiment bien. Ils ont tous dans les 18 ans, et elle en a 14! (et ma soeur n'est pas du genre à être avec des gens plus âgés. C'est donc un fait complètement nouveau). Disons qu'entre elles deux, les relations sont plus simples, vu que la différence d'âge est plus importante. Quand même, c'est étonnant : qu'est-ce qui a poussé ma grande soeur à vouloir de sa petite soeur dans le groupe? Si quelqu'un a une idée, faites passer!
Bizarrement, je ne suis pas du tout jalouse. On pourrait croire pourtant. Mais je me suis posée la question pendant toutes les vacances, et la réponse a toujours été la même : non, vraiment, elles font ce qu'elles veulent ensemble, je m'en fous. Elles sont plus proches l'une de l'autre que je ne le suis avec l'une OU l'autre. Mais ça me va. J'ai toujours eu la réputation d'être celle qui n'était "jamais à la maison", de toute façon. Je suis sans doute de loin la moins fidèle à mon cercle familial (c'est sûr que partir un an n'a rien arrangé...). Pourtant, je suis celle avec laquelle mes soeurs s'engueulent le moins. C'est marrant, comment les choses peuvent tourner.
Quand à mon petit frère, il me fait bien délirer. Il faut vous donner le contexte : sa plus grande soeur à eu son bac S mention très bien avec 17,5/20, oui madame. Sa "moyenne soeur" a passé une année à l'étranger et n'arrête pas de se faire complimenter de partout, et elle a été acceptée au lycée international de Paris, oui madame. Sa "plus petite grande soeur" est bien partit pour faire comme la première, oui madame. Les trois ont toujours été vues comme des filles modèles à l'école (hhhhm sans commentaires).
Lui, c'est le petit dernier, à 6 ans. Il est terriblement intello. Mais alors, dans un style différent. Il savait lire à 4 ans (comme moi! Ah!), il adore faire des aditions, il s'intéresse énormément à tout ce qui est scolaire. Oui, mais il fait chier le monde à l'école. Il fait du bruit, il s'agite, il n'a pas envie de travailler, il fait le con : par exemple, il va faire exprès de répondre à côté aux questions qu'on lui pose, juste pour rigoler. Il fait pas mal de farces du genre, et on se demande un peu comment ça va tourner dans quelques années.
D'une manière générale, il n'obéit pas beaucoup. Par rapport à nous petites, il n'a pas peur de se faire gronder, ni par ma mère ni par sa maîtresse. Ca inquiète un peu mes parents tout ça, mais moi je crois que c'est simplement le syndrome du petit dernier.
Et puis quand je suis rentrée d'Irlande, je me souviens m'être étonnée de combien il allait bien, combien il avait l'air épanoui. J'espère un peu qu'il ne se fera pas trop influencer non plus par le caractère marginal de ma famille. Pour le moment, c'est mal partit, mais après tout, moi-même, j'ai mis beaucoup de temps.
Et puis quoi que j'en dise, j'aime ma famille comme elle est : et au moins, j'ai la légitimité d'être la seule à vraiment bouger et aimer les contacts. Pas de concurrence. Moi en fait, tant qu'on me fout la paix, tout va bien.
Commentaires :
Re:
moi aussi ça m'a plu, on apprend plein de choses, et puis on pense machinalement à sa propre famille, aux différences tout ça...
Je voulais juste te dire que moi, je m'entendais vraiment très très mal avec ma soeur avant... ( elle est plus vieille que moi ). C'était toujours des disputes et des pleurs dès qu'on s'adressait la parole, c'était très dur à vivre, on communiquait pas vraiment. Et maintenant je l'aime très fort et quand elle est pas là elle me manque...
Donc voilà, pour ta plus petite soeur, je pense que quand elle sera plus mature, vous arriverez peut-être à devenir amies :)
Je voulais juste te dire que moi, je m'entendais vraiment très très mal avec ma soeur avant... ( elle est plus vieille que moi ). C'était toujours des disputes et des pleurs dès qu'on s'adressait la parole, c'était très dur à vivre, on communiquait pas vraiment. Et maintenant je l'aime très fort et quand elle est pas là elle me manque...
Donc voilà, pour ta plus petite soeur, je pense que quand elle sera plus mature, vous arriverez peut-être à devenir amies :)
Re:
Merci PiOu!!
Effectivement, on a exactement le même shéma familial... Il ne te manque plus que le petit frère gâté par tout le monde, et bienvenue chez moi!
Je te propose de faire une enquête dans toutes les familles qu'on rencontre où il y a seulement 3 filles, avec peu d'écarts d'âge, et de voir si c'est vrai que les premières et les troisièmes font toujours du mimétisme, et si c'est vrai que la deuxième essaye désespérément d'éviter les conflits. Ca pourrait être intéressant (mais bon courage, parce que pour tout avouer, c'est la première fois que je recontre quelqu'un d'autre qui est "entre deux soeurs"!).
Dans ma famille, malgrès tout ce que j'ai dis dans l'article, l'ambiance est assez zen et les engueulades ne sont jamais que des conneries et ne durent pas bien longtemps et ne vont pas bien loin.
Mais quand-même, c'est vrai que ma grande soeur a aussi tendance à prendre la défense de la plus petite - je crois du moins. Et c'est énervant, parce que d'un côté c'est "logique" de sa part de défendre la plus petite, qui se laisse aussi sans doute plus facilement marcher sur les pieds. C'est presque un reproche en lui-même : "on ennuie pas les plus jeunes que soit, moi je ne t'ennuie pas, au moins!".
Sauf que j'ai l'impression qu'on a dépassé ce stade là chez moi, en partie parce que je refuse les conflits, en partie parce qu'il n'y en a jamais eu beaucoup...
Effectivement, on a exactement le même shéma familial... Il ne te manque plus que le petit frère gâté par tout le monde, et bienvenue chez moi!
Je te propose de faire une enquête dans toutes les familles qu'on rencontre où il y a seulement 3 filles, avec peu d'écarts d'âge, et de voir si c'est vrai que les premières et les troisièmes font toujours du mimétisme, et si c'est vrai que la deuxième essaye désespérément d'éviter les conflits. Ca pourrait être intéressant (mais bon courage, parce que pour tout avouer, c'est la première fois que je recontre quelqu'un d'autre qui est "entre deux soeurs"!).
Dans ma famille, malgrès tout ce que j'ai dis dans l'article, l'ambiance est assez zen et les engueulades ne sont jamais que des conneries et ne durent pas bien longtemps et ne vont pas bien loin.
Mais quand-même, c'est vrai que ma grande soeur a aussi tendance à prendre la défense de la plus petite - je crois du moins. Et c'est énervant, parce que d'un côté c'est "logique" de sa part de défendre la plus petite, qui se laisse aussi sans doute plus facilement marcher sur les pieds. C'est presque un reproche en lui-même : "on ennuie pas les plus jeunes que soit, moi je ne t'ennuie pas, au moins!".
Sauf que j'ai l'impression qu'on a dépassé ce stade là chez moi, en partie parce que je refuse les conflits, en partie parce qu'il n'y en a jamais eu beaucoup...
Re: Re:
Merci aussi Miss Jade!!
Oui, je pense que la situation avec ma petite soeur n'a rien de désespéré : je ne m'entends pas particulièrement bien avec elle en ce moment, mais je ne la déteste pas, et je ne lui trouve pas que des défauts. Dans quelques années, il me parrait tout à fait possible qu'on s'entende très bien, surtout quand on sera passées dans "l'âge adulte...".
Oui, je pense que la situation avec ma petite soeur n'a rien de désespéré : je ne m'entends pas particulièrement bien avec elle en ce moment, mais je ne la déteste pas, et je ne lui trouve pas que des défauts. Dans quelques années, il me parrait tout à fait possible qu'on s'entende très bien, surtout quand on sera passées dans "l'âge adulte...".
Re: Re:
tu sais quoi? J'ai cru t'avoir rencontré lol
En colo, j'ai parlé de ça avec une amie de là-bas, et figure toi que c'est exactement comme toi
une grande soeur intello et un p'tit frère pas très sage à l'école.
La seule différence, pas le même âge... :)
En colo, j'ai parlé de ça avec une amie de là-bas, et figure toi que c'est exactement comme toi
une grande soeur intello et un p'tit frère pas très sage à l'école.
La seule différence, pas le même âge... :)
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Pi0u
J'ai adoré lire ton article, je l'ai lu de haut en bas sans en perdre une miette lol
ça me rappelle un peu moi
J'ai deux soeurs, je suis au milieu, et on a chacune 2 ans d'écart.
Ma grande soeur a 16 ans, moi 14, et la plus petite, 12...ou 11 je sais plus. Enfin bref
Donc bien sur, il y a encore des conflits, mais plus trop avec ma grande soeur. On se comprend mieux qu'avant, en tout cas.
Mais avec ma petite soeur, c'est exactement comme toi. Pour moi, du moins pour le moment, c'est pas mon modèle, elle est plus petite et plus gamine.
Quand je l'embête elle crie bien fort pour que mes parents viennent à la rescousse. Je l'embête plus, tant et si bien que maintenant, je reste enfermée dans ma chambre pour éviter un maximum les conflits.
Ma petite soeur copie également sur ma grande soeur, donc je suis tranquille. Et quand elles s'engueulent pour tout et n'importe quoi, je reste indifférente, ça me regarde pas, je rentre pas là dedans, j'ai pas envie que ça fasse encore + d'histoire.
Alors que quand c'est moi qui m'engueule avec ma petite soeur, il faut toujours que la grande la défende et me traite de folle, de conne, de merdeuse, enfin tout ce qu'on peut imaginer.
Quand j'étais plus jeune, c'était ma hantise, je faisais de grosses déprimes, rien que le fait qu'on me traite de malade et de folle 24/24h, ça me faisait mal.
Maintenant ça va mieux. Mais bon... C'est pas l'entente parfaite... C'est sûr... lol