un bout de réflexion

Je suis chez moi pour la semaine!!
Quelle impression inhabituelle.

Arrivée mardi. Voyage avec un couple de profs très sympathiques, ils m'ont répétés un milliard de fois que j'etais completement géniale et courageuse et tout le blabla. Tout le monde me dit ca en ce moment, mais vraiment je mérite rien de tout ca : ca n'a pas été si difficile, et de toute facon si ca l'était je n'aurais rien pu faire à part le subir.

Dans le metro, deja ca fait vraiment bizarre d'entendre les gens parler francais entre eux. La langue m'a semblé pleine de R et de scrblblbl à entendre. J'ai l'habitude de parler avec ma famille donc je m'y suis remise assez vite moi-meme, par contre j'ai du me mordre la langue un bon nombre de fois pour ne pas dire "sorry" aux gens dans la rue... Et aussi a ne pas finir ma phrase en anglais quand je disais un ou deux mots comme le nom d'une ville en irlande au milieu. Maintenant, ca va mieux, je m'y suis remise. Et je sais toujours parler anglais, bonne nouvelle non?

Etre chez soi, c'est tout particulier comme impression. Tout est pareil qu'avant. Il y a les petits trucs spécifiques que je fais naturellement mais que j'avais oublié, par exemple tatonner pour ouvrir le verou de la grille d'entree ou l'auto-collant "homos heteros, droits egaux" qui n'a pas bougé de mes chiottes depuis la gay pride 2003 (je l'avais collé la parce que je voulais le retirer de mon pull et je n'avais pas le coeur a la déchirer, et il est resté). Il y a aussi les petites choses qui ont changé et que je remarque d'entrée : un nouveau bouchon de baignoire, une nouvelle poterie...

Les gens, eux, n'ont pas changé du tout. Avec tous ceux que j'ai vu pour le moment, j'ai eu l'impression de ne jamais les avoir quittés. Peut-etre un peu grandis, évolués, mais tellement pareils dans le fond que ca ne change rien a nos relations. Et c'est chouette.

Dormir dans son propre lit, être assise a la table du diné comme chaque soir depuis la nuit de mes temps, être assise ici avec cet ordinateur qui tombe de plus en plus en miette (et repasser à l'azerty : c'est dur!), ranger le bordel de ma chambre... Ce sont des impressions uniques : être chez soi. Ca ne m'a jamais vraiment manqué, mais c'est tres agreable de le retrouver.