un bout de réflexion

Voilà, ça fait assez longtemps que j'ai eu envie d'écrire cet article. J'y ai pensé pendant un bon bout de temps. Alors le voilà :

Depuis deux mois, ou peut-être même plus, je me fait prendre par la Nostalgie, parce que je sens le Printemps revenir.

...Et tous les souvenirs qui l'accompagnent viennent m'ennivrer...

Un jour, j'ai ouvert la fenêtre, comme l'impose l'éternel routine, j'ai senti l'air d'un Printemps qui volait droit vers moi, et j'ai eu un élan au coeur que sans doute tout le monde connaît.

Printemps 2005. Probablement l'une des périodes les plus marquantes, les plus merveilleuses que j'ai pu passer. Peut-être la période la plus précieuse et la plus intense de ces dernières années.

Tous les souvenirs défilent dans ma tête et j'essaie de les refouler. Parce que je ne veux plus laisser les larmes couler. Je refuse tout ce qui peut me rappeler l'année dernière, mais tout en le gardant dans un coin au chaud, dans une petite réserve. C'est comme les bonnes choses dont on ne veut pas abuser.
Par moment, j'ai j'impression de retomber dans la même période, de vivre quelque chose de semblable au Printemps dernier. Et j'ai peur. J'ai peur de le revivre. Parce que quand je regarde en arrière, mon année de seconde a été géniale, si on met de côté tous mes problèmes en dehors du lycée. Je me suis éclatée au Printemps dernier. Mais j'en ai payé le prix, et même à présent je continue. C'est pour ça que je ne veux pas retomber dedans. J'ai fait trop d'efforts pour les foutre par terre. Par conséquent, je suis obligée de continuer à en faire.

Je me sens isolée. Mais c'est parce que je l'ai choisi. Peut-être par contrainte et par raison, mais au final, je m'isole toute seule. Les gens me manquent. Je les envie aussi. Je culpabilise parce que je ne suis pas la seule concernée dans cette histoire.

En fait, il y a bien trop de problèmes pour pouvoir les éviter. Il faut juste choisir lesquels affronter. J'ai choisi ceux qui puissent concerner au minimum mes parents. Je sacrifie une partie de ma jeunesse, disons ça comme ça, même si c'est assez vieillot et stéréotypé, pour ne pas dire complètement ridicule à entendre. Mais au fond, c'est ce que je ressens un peu. Bien sûr c'est pas très grave. Juste que je ne peux pas profiter de certaines choses. Puis il y en a d'autres que je m'interdis, inconsciemment par protection et par faiblesse. C'est peut-être plus raisonnable. Mais c'est frustrant.

Je vis ce qui se présente à moi, et même si j'ai l'impression de ne pas agir, je sais que tout ce qui s'est passé m'a appris à être plus raisonnable, à mieux me contrôler. J'ai l'impression que l'espèce de traumatisme est en train de passer. Je sais pas si c'est une bonne chose. Tant qu'il en reste quelques traces, ça m'oblige à être responsable. Si je commence à me relâcher, je sais pas jusqu'où je vais aller, si ça pourrait encore déclencher quelque chose. Mais je pense que je saurai où m'arrêter cette fois. Du moins j'espère que je le ferai à temps. Je suis pas une oracle - c'est dommage - je vois pas plus loin que ce qu'il y a devant mes yeux.

En bref, les beaux jours sont passés, ils ont laissé leurs traces sur moi, juste une ombre qui vient m'envelopper de temps en temps.
La Vie continue à être belle, seulement d'une autre manière. Je ne regrette rien, je n'en veux à personne.
Merci aux Gens, à chaque personne qui était là, merci au Printemps, merci à la Vie, merci tout court.

L'année dernière à la même période, j'ai écrit un article disant que je n'aimais pas le Printemps. Et bien j'ai changé d'avis...

PS : J'ai passé beaucoup de temps à pondre (pondre?) cet article et j'aimerais dire merci à ceux qui y sont arrivés jusqu'au bout.