un bout de réflexion

J - 2 mois. Dans exactement deux mois, c'est à dire le 1er Septembre, je serai dans l'avion entrain de stresser... Je commence à réaliser que cette année en Irlande n'est plus le projet lointain qu'elle a toujours été.

Tous les jours, on me demande "mais pourquoi tu veux partir??". Chacun a un avis différent sur la question, et moi je ne réponds pas toujours la même chose non plus, pour varier, parce que même si en elle-même elle n'a rien de dérangeant, cette question m'énerve toujours beaucoup. Parce que je ne suis jamais capable de répondre quelque chose de simple, de net, de tranché, sur lequel on ne puisse pas discuter. En fait, cette question ne me dérange pas quand la personne en face est prête à écouter la réponse et à essayer de comprendre : c'est rare.

Parce que de leur point de vue, ils ne considèrent que le départ. Moi, au contraire, je ne m'intéressait qu'à l'arrivée. il faudrait nuancer, peut-être.

Aujourd'hui, c'est aussi J-1 pour le départ d'une très bonne amie en Chine. C'était sans doute la dernière fois que je la voyais : elle revient le jour où je pars. Ce n'est pas sans émotion que je lui ai dit au revoir. Émotion, certes, mais ni remise en question, ni regret : partir, c'est ce que je veux, vraiment. Ce n'est pas pour ça que c'est un départ indifférent, et les gens ont parfois du mal à le comprendre.

En fait, c'est assez ingrat ; pour ceux qui restent il n'y a aucun intérêt à me voir partir : je réussi mes objectifs, loin d'eux, je les laisse pour évoluer dans un autre entourage. Ce n'est peut-être pas très satisfaisant pour une famille, pour un groupe d'amis, pour une société.  Mais généralement, les gens sont compréhensifs : ils se mettent à ma place, voient en mon départ des désirs qu'ils ont eu aussi, et ils acceptent cette décision avec bonne humeur. Mes parents sont ceux qui réagissent le mieux : c'est presque une réussite personnelle pour eux que de me voir "prendre mon envol" de cette façon. 

Mes amies me disent parfois "tu vas me manquer". C'est sûr qu'elles vont me manquer aussi, mais comme je quitte tout, ça ne sera pas une personne en particulier qui me manquera, ça sera l'ensemble. Pourtant. Je pense à cette fille, à son caractère assez particulier que je commence à bien connaître, à nos discussions sur tout et sur rien au jour le jour, aux remarques qu'elle me fait, aux références qu'on a en commun. Je l'aime, tout simplement, comme j'aime beaucoup de gens de mon entourage, qu'ils soient proches ou non. Et ça, avant, c'était trop loin pour moi. C'était dans longtemps, et puis je ne tenais pas à tant de gens que ça, on pourrait s'écrire et je retrouverais sans doute mes meilleures amies ensuite (bien que je n'en ai jamais été vraiment convaincue, mais c'est un autre problème).

Aujourd'hui, j'arrive à une période où je commence à me rendre compte qu'il y a des choses que je n'ai pas envie de quitter.

J'arrive aussi à une période où je me félicite de ce que je fais, et où je suis vraiment très pressée d'être dans 2 mois...

Vue de l'extérieur, on doit me prendre parfois pour une tarée, que je me mets à sauter partout, à chanter à tue-tête ou à embrasser tout ce qui me passe par la main quand une idée me vient.