un bout de réflexion

Comme toujours, je viens sur ce joueb une fois tous les dix jours, quand ça ne va pas, histoire d'y pleurer mes craintes. Le reste, tout le bonheur, les joies de ces 10 jours, à quoi bon les raconter? Il est tellement meilleur de les vivre.

J'ai peur.

Depuis le début des vacances, j'ai dormi pratiquement tous les jours chez Clément, et j'y ai passé la plupart de mes journées. En ce moment, et de plus en plus, je lui consacre le plus de temps possible, tout le temps que je peux gratter, c'est pour lui.

Tout mon agenda s'arrange autour de quand je vais chez lui, c'est à dire tout le temps. Honnetement, je n'ai presque rien fait d'autre pendant ces vacances. Et même avant, je sechais les cours pour être avec lui.

Chez lui, c'est comme un tout. J'y trouve l'amour. J'y trouve le réconfort. J'y trouve l'amitié et de bons délires avec ses collocataires, que je vois beaucoup en ce moment. J'y trouve un défi aussi, celui de réussir à gérer. J'y ai une chambre dans laquelle je peux travailler, aller sur internet, regarder des films quand il travaile. J'y trouve un monde qui me plait.

J'y souffre. Tellement. Et j'y suis tellement heureuse en même temps. Clément est un chieur, voilà, c'est dit. Il est très suseptible, assez paranoïaque. Il aime faire la tête de temps en temps pour montrer son indépendance émotionnelle. Mais le lendemain, il est si compréhensif, si affectueux, si doux, si amoureux, que je ne peux pas lui en vouloir. Avec lui je peux parler, je peux pleurer, j'ai pû lui dire, en gros, tout ce que j'écris dans cet article. Je sais qu'il m'aime beaucoup, que pour lui non plus cette relation n'est pas banale. Mais je sais aussi qu'il a plus de facilité que moi à prendre du recul.

C'est bien rare que ça soit moi qui dise ça. Normalement, je prends toujours du recul. Je suis entrain de me rendre compte que je l'ai écrasé. J'ai peur. C'est trop. Cette relation a trop d'emprise sur moi. Je m'y enferme, je m'y enclave, j'ai l'impression de fermer les barreaux de mon propre malheur. Je ne suis même plus capable de ne pas lui donner de nouvelles pendant une demi-journée.

Et puis, on passe de si bons moments ensemble. Des choses simples, sans prises de tête. Des calins. Du sexe. Des délires. Des bisoux. De l'alcool. De la drogue. Des caresses. Du sommeil. Des potes, des collegues.

Ce soir, il ne préfere pas me voir. Ce qui en soit n'est pas grave. Je voudrais mourrir plutôt que de passer une soirée entière à me demander pourquoi. Et bien sûr, j'exagère, ça va aller, c'est obligé d'aller de toute façon.

Je devrais partir. Arrêter de le voir, au moins pendant un moment. Prendre mes distances... Mais je ne veux pas. Je ne peux pas. Je suis emprisonnée.