un bout de réflexion

Bon alors là, je vais carément me faire flinguer la tête par la population collocatrice de ce joueb. Engueulez-moi, faites moi la morale, faites vous plaisir! Je suis sûre que vous allez m'apprendre beaucoup de choses et me faire radicalement changer d'attitude, parce que, vous vous en doutez, personne ne m'a jamais engueulé jusque là, le monde entier passe son temps à me faire des compliments et honnêtement, ce dont j'ai besoin, c'est d'une bonne leçon de morale et de banalités de la part de chacun d'entre vous (et je précise pour les plus cons que c'est ironique). De toute façon vous ne m'atteindrez pas, j'en ai trop entendu.

Demain matin, commission d'absentéisme. Eh oui mes enfants, Indrea n'est pas bien loin de se faire virer. Même si a priori ça n'arrivera pas tout de suite, on va me faire faire des promesses que je ne tiendrais pas - à moins qu'un évenement imprévu change ma situation - et ça va bien finir par mal tourner. Me faire virer de Balzac... Parfois, javoue que c'est très tentant. La liberté. Plus de contraintes, plus de débilités quotidiennes. Etudier, oui, continuer à étudier, mais par moi-même, et enfin pouvoir pleinement m'intéresser à ce que je fais.
Plus facile à dire qu'à faire, certes. Et puis, le problème, c'est qu'une fois virée, il n'y aura pas de retour en arrière possible. Et si je me séparais de Clement? Ne serait-ce pas extrêmement difficile d'être isolée? N'aurais-je pas envie de retourner au lycée? Même avec lui, est-ce que ça ne me permet pas de retrouver un peu de routine, quelque chose de stable?

J'aime l'ambiance de mon lycée, j'y aime beaucoup les gens. Les cours m'intéressent. Mais je ne supporte plus qu'on me force à y aller. En ce moment, Clément est en vacances, et je n'arrive pas à aller en cours. Je n'arrive pas à trouver la motivation, plus exactement. On me dit "force-toi", mais les gens ne comprennent pas que le problème est justement là : je n'arrive plus à me forcer. Personnelement je n'ai pas besoin d'y aller. Je ratrappe et je suis grossomodo ce qui se passe, j'ai toujours d'excellentes notes et tout irait pour le mieux si ils me laissaient tranquille. Mais les règles sont les règles, je ne vais même pas chercher à remettre le système en cause, à quoi bon. C'est con mais c'est comme ça.

Je ne sais pas ce que je vais faire. Demain, je vais essayer de gagner du temps, de leur demander de l'indulgence. Avec le temps, j'espere pouvoir retourner au lycée plus régulierement, surtout quand Clem aura retrouvé un travail. Mais s'ils me demandent de venir tout le temps à partir de demain, soyons clair, c'est impossible.

Carpe diem. Je n'arrive pas à vraiment m'en inquiéter, et c'est peut-être ce qu'il y a de plus inquiétant. Mes parents, eux, commencent à réaliser que leur fille ne va pas bien. Je les inquiète, et ça m'emmerde. Clément, lui, se sent coupable et du coup m'engueule pas mal. C'est compréhensible, mais il n'est pas suffisement convainquant pour me motiver. Disons que ça ne simplifie pas notre relation.

Relation qui va assez bien, d'ailleurs. Depuis peu, il me trompe régulièrement avec une fille qu'il voit depuis 7 ans. Ca me fait extrêmement mal de les imaginer ensemble, mais je commence à m'y faire. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir, il est honnête avec moi et je ne pourrais jamais lui demander de se frustrer pour moi. C'est dur. C'est très dur. Mais ça fait partie de son caractère, et je serais la dernière à le lui reprocher. Je suis sa copine, entièrement, et il est fidèle à sa façon. Je passe avant tout le monde, il passe énormément de temps avec moi et si il couche avec quelqu'un d'autre, c'est dans une optique tout à faire différente, mais il ne me quittera jamais pour cette fille ni pour aucune autre d'ailleurs. Mais il ne pourra pas s'empêcher d'aller la voir quand je ne suis pas avec lui. C'est plus fort que lui et je commence à le comprendre. Mais ça me tue.
Ceci dit je ne suis pas un modèle de fidelité non plus et moi, je n'ai pas le mérite d'être honnête. Mais bon, de ma part c'est différent, je l'ai déjà expliqué. Il faut peut-être que je précise que moi et Clément nous étions mis d'accord dès le début : notre relation ne sera pas sérieuse à très long terme, le but est donc de ne pas se prendre la tête et d'être libre. Beaucoup d'entre vous ne le comprendrons pas, mais il ne faut pas croire que Clément abuse de moi et que c'est un connard de me tromper. On est pas tout à fait fixés sur les "règles" de notre relation, qui sont assez contradictoires en général, mais ce qui est sûr, c'est que ça n'est pas du tout du manque de respect de sa part.

Je disais donc, relation qui va assez bien, contrairement à ce que vous pourrez croire. La communication est optimale. On s'apprécie de plus en plus, on se comprend de mieux en mieux. Plus ça va et plus on passe pour de "jeunes tourtereaux", toujours fourrés l'un avec l'autre entrain de se bécoter. Clément est un lunatique, je n'ai compris depuis longtemps, mais il a de plus en plus de phases "amoureux" où j'ai l'impression d'être une merveille dans sa vie. Mais je reste quand même la plus accro des deux, il n'y a pas de comparaisons possibles. Je l'aime de façon vraiment excessive, et si il le gère très bien, il ne partage pas ce sentiment pour autant. Il en a marre desfois, je crois, que je pleure et que je sois si dépendante de lui. Mais j'ai mis du temps à comprendre que, contrairement à la grande majorité des mecs, ça ne le ferait pas fuire. Je ne suis pas facile à vivre, mais il me préfère quand je l'aime.

Et je l'aime. Et je ne vais pas tellement mieux, dans l'ensemble. Ca depent des jours, en fait. De toute façon c'est une question qui n'a pas tellement d'intéret. En tout cas, notre relation évolue plutôt dans le bon sens.