un bout de réflexion
Il était une fois un petit archipel africain, plein de vie et d'entrain, qui était désert jusqu'au trafic d'esclaves mais qui est maintenant habité par les descendants d'enfants, de malades et de vieillards qu'on a descendu des galères au milieu du chemin vers l'Amérique parce qu'on savait qu'ils étaient trop faibles pour y survivre.
Ils firent de leur mieux pour s'installer sur ces petites îles trop sèches, sous l'autorité portugaise puis sous un dur régime communiste, avant que le pays ne devienne une démocratie, il y a seulement 30 ans.
Partie en vacances pour une île paumée aux plages paradisiaques, je ne me doutais pas que j'allais en plus de tout ça me retrouver embarquée pour une expérience culturelle incroyable sur une île pleine de charme et de couleurs.
Non pas que ce que nous y faisons m'enthousiasme particulièrement : ce sont de vrais vacances en famille. En fait, pour être honnête avec moi-même, il faudrait que je vous dise la vérité : je n'en peux plus. Je m'ennuie, je rêve d'aller voir les gens, d'avoir un vrai contact, plutôt que de rester dans cette bulle-prison familiale. On fait le même genre de choses tous les jours, et je n’adresse la parole qu’à 6 personnes pendant trois semaines. En fait, on fait le même genre de choses depuis 10 ans.
Mais les vacances me plaisent quand même, parce qu'il suffit de regarder par la fenêtre de la 4x4 (je vous assure qu'une 4x4 est complètement nécessaire dans un pays comme ça...il y a 20 voitures sur toute l'île donc bon, vous imaginez le budget pour les routes!) pour me remplir d'images et d'impressions uniques.
Je n'étais jamais allée en Afrique. Et c'est magnifique.
Les gens marchent pendant 2 ou 3 heures avec de gros bidons d'eau en équilibre sur le tête, sous un soleil de plomb que nous ne pouvons pas supporter plus de 10 minutes, pieds nus sur la terre rouge brûlante et sur des chemins caillouteux. Les enfants, les femmes et les vieillards font des dizaines de kilomètre comme ça, à midi.
Nous avons à chaque fois pris une ou deux personnes avec nous dans la voiture : hilares, les enfants se disputaient pour savoir qui aller monter. Ils trouvaient ça amusant, un luxe qu'ils ne pensaient pas mériter : pour eux, marcher deux heures, c'est tout à faire normal. On s'est rendu compte que certains des enfants n'étaient jamais montés dans une voiture.
Avec leurs habits colorés, les chapeaux, les robes fait de longs tissus noués de façon particulières, leurs paniers sur la tête, leur peau noire brillant sous le soleil, je trouve les gens incroyablement beaux. J'ai aussi assisté à la fête du Dimanche sur la plage : les chants, les couleurs, les danses en tapant des mains, les tambours... Les jeunes marchent plusieurs heures ou s'entassent à cinquante dans une remorque pour tous se retrouver et passer leur journée ensemble.
Je n'ai pas parlé des paysages. C'est assez varié : il y a des montagnes très raides, des falaises magnifiques, des déserts (incroyable. Du vide, des dunes, du silence) et il y a le plus commun, les étendues immenses de caillous et de sable, avec d'ici et là quelques arbres secs, des buissons épineux et un ou deux palmiers au loin. Les chèvres et les sauterelles volantes semblent les seules à habiter ce désert, et à moins de rencontrer un groupe de paysans marchant vers les sources d'eau, on croirait impossible de trouver le moindre signe de vie. C'est magnifique.
Pourtant, derrière une colline, il arrive de tomber sur un petit village qui semble sortir de nulle part. Des maisons en terre rouge et en pierres sèches, des enfants qui jouent avec de vieux pneux, des poules, des cochons et des chèvres, étendues en plein milieu de la route et pas pressées de bouger, des gens assis sur des pierres qui bavardent et se reposent après une journée de travail : tous lèves la tête, étonnés, pour regarder la voiture passer, les gamins font la course avec nous, et beaucoup de gens sourient ou nous font des signes de la main.
Moi, là dedans, j'observe. Je trouve ça extra : j'ai toujours aimé voyager, découvrir des cultures. Ca m'ennuie d'être la touriste qui visite, se ballade et va à la plage. J'en ai fais suffisamment.
J'ai envie de vivre, avec les gens, dans la culture. Je voudrais découvrir l'Afrique, autrement. Non pas pour "vivre comme les gens", mais pour apprendre. Je ne sais pas encore exactement quelle serait mon idée du séjour idéal au Cap Vert, ni quelle est la façon de voyager qui m'irait le mieux.
Plus ça va, plus une chose est sûre : je veux faire du journalisme.
Commentaires :
AH si!!!
Plus ça va plus une chose est sure, le métier de journalimse t'irait super bien!
( un truc dans le genre non? :)
Re:
Re: Re: Re:
Version XML - Cette page est peut-être encore valide XHTML1.1 et CSS sans tableaux.
Indrea